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© 8.2. LE SYMBOLISME - LE SYMBOLISME EN FRANCE


Gustave MOREAU (1826-1898)

Autoportrait - 1850



Gustave Moreau peintre, graveur et dessinateur français, épris de mystique et de symbolisme, il est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1888, il est nommé professeur en 1892, et compte parmi ses élèves Adolphe Beaufrère, Henri Matisse, Albert Marquet et Georges Rouault. Il fait de nombreux voyages en Italie, à Rome, Florence, Milan, Pise, Sienne, Naples, Venise, passe des mois à copier les œuvres du Titien, de Léonard de Vinci et les fresques de Michel-Ange de la Chapelle Sixtine. Il emprunte beaucoup aux maîtres de la Renaissance et intègre également des motifs exotiques et orientaux.

Grand dessinateur, Moreau possédait à la fin de sa vie de nombreux dessins, photographies, livres illustrés qui ont servi de base à son inspiration picturale. Il lègue à la ville de Paris son atelier, situé dans un hôtel particulier du 14 rue de La Rochefoucauld (IXe), ainsi que l'ensemble des œuvres s'y trouvant (une part non négligeable de son œuvre appartient à des collections privées).

Ce legs de près de 850 peintures ou cartons, 350 aquarelles, et plus de 13000 dessins et calques donnera naissance au musée Gustave Moreau qui fut officiellement ouvert au public le 13 janvier 1903.

En 1912, André Breton visite le musée et en ressort profondément bouleversé par les œuvres du peintre.

Prométhée - 1868




Pierre Puvis de CHAVANNES (1824-1898)

Pierre Puvis de Chavannes. Photographié d'après un négatif d'Étienne Carjat (v. 1880)



Pierre Cécile Puvis de Chavannes est un peintre français précurseur du symbolisme.

Après des études de rhétorique et de philosophie au lycée Henri-IV de Paris, il fait un premier voyage en Italie, puis commence à étudier la peinture auprès d'Henry Scheffer à Mâcon. Il fait ensuite un deuxième séjour en Italie et étudie brièvement auprès d'Eugène Delacroix, puis dans l'atelier de Thomas Couture.


En 1852, il s'installe à Pigalle, où il demeure jusqu'à son mariage en 1897 avec la princesse roumaine Marie Cantacuzène, qu'il rencontre en 1856 dans l'atelier du peintre Théodore Chassériau. Il se lie entre-temps avec Berthe Morisot en 1868 et avec Suzanne Valadon en 1880.


À partir de 1865, Puvis de Chavannes réalise des peintures murales à Amiens, Poitiers, Lyon, Rouen et Boston et peint des fresques pour le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le Panthéon et l'hôtel de ville de Paris.


En 1890, il fonde avec Jean-Louis-Ernest Meissonier et Auguste Rodin la Société Nationale des Beaux-Arts, dont il est successivement vice-président et président.

Puvis de Chavannes a eu entre autres pour élèves Anna Kirstine Ancher, Charles Cottet, Eugen et Marcel Paul Meys.

Printemps - 1865


Colonie grecque à Marseille - (v. 1868-69)




Odilon REDON (1840-1898)

Autoportrait


Odilon Redon fut un grand peintre et coloriste, symboliste, membre des Nabis, célèbre pour ses eaux-fortes et ses bouquets de fleurs au charme inégalé.


Ses parents vont en Louisiane pour essayer de s'y installer. Ils reviennent en France mais ce pays de bayou eut une profonde influence sur Odilon notamment le thème récurrent de la barque.


D'une santé fragile, il commence à faire des croquis très jeune et à l'âge de 10 ans, il reçut un prix. Cinq ans plus tard, il commence des études dans ce domaine et plus spécialement dans l'aquarelle mais sous l'influence de son père, il change pour l'architecture. Il renonce après un échec à un examen d'entrée, mais il en garde une précision rigoureuse dans ses dessins ainsi qu’une certaine prédilection pour les formes géométriques.

Son maître d'atelier est le peintre académique Jean-Léon Gérôme.

Port breton -1865 - Art moderne - Peinture (Paysage) Matériaux : Peinture à l'huile sur papier collé sur carton - Kuntsmuseum de Winterthour



Bouquets - Peinture à l'huile sur toile – 1912/14





L'école de PONT-AVEN et le SYNTHÉTISME


L’École de Pont-Aven est le nom qui a été donné a posteriori pour grouper sous une même étiquette des artistes très différents qui sont venus régulièrement peindre dans ce qui n’était qu’un petit bourg breton de 1500 habitants situé entre Concarneau et Quimperlé dans le sud-est du Finistère en Bretagne.


Les artistes les plus en vue ont été Paul Gauguin (arrivé en 1886), Émile Bernard, Paul Sérusier, Charles Filiger, Maxime Maufra, Henry Moret, Ernest de Chamaillard.


Différents styles ont été pratiqués, dont le synthétisme de Félix Jobbé-Duval et l’impressionnisme, né avec Claude Monet, et représenté par Maufra.


De nombreux artistes étrangers prirent également pension surtout en été à Pont-Aven bien avant les années 1880, en particulier des Américains (y compris Robert Wylie), des Britanniques et des Polonais. Des marchandes de couleurs et des galeries s’installèrent et la municipalité encouragea le mouvement en autorisant les débits de boisson à rester ouverts jusqu’à 22 heures.


Comme les autres aubergistes locaux, Julia Guillou, propriétaire de l'Hôtel des Voyageurs, sut comprendre le parti qu’elle pouvait tirer de l’afflux des peintres en construisant une annexe avec une nourriture de qualité et des prix bas.


Comme en d’autres lieux publics, la salle à manger fut décorée par des artistes qui payaient parfois en nature. Les artistes ont été séduits par les paysages champêtres bordant parfois l’estuaire de l’Aven ou la belle côte rocheuse, mais ils ont souvent pris comme modèles des habitants vaquant à leurs occupations ou de jeunes femmes qui acceptaient de poser.


Certains des peintres dits de l’École de Pont-Aven ont aussi fréquenté le village du Pouldu situé dans la commune de Clohars-Carnoët à l’embouchure de la Laïta à une vingtaine de kilomètres.





Si aujourd'hui de nombreux peintres viennent chercher l'inspiration à Pont-Aven, c'est sans aucun doute Émile Rocher qui par son style dit transpositionniste marque les amateurs d'art contemporain.



LES NABIS


Les Nabis, de l'hébreu navi qui signifie « prophète », sont de jeunes peintres qui ont compté dans leurs rangs, entre autres, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Maurice Denis (le théoricien du groupe), Ker-Xavier Roussel, Félix Vallotton, Paul Ranson, Georges Lacombe ainsi que le sculpteur Aristide Maillol.

Fondé par Paul Sérusier autour de son œuvre "Le Talisman",


C'est en Bretagne, à Pont-Aven , que le mouvement nabi prend forme. Il dure de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle. Les Nabis ont de grandes ambitions intellectuelles et spirituelles, ils représentent un moment important où l'art français s'ouvre sur une grande créativité. Ils s'attachent dans leur pratique à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel au moyen de l'Art.


Plus ou moins détachés du christianisme, tous ces artistes cherchent des voies plus spirituelles aux contacts de philosophies et doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme et d'ésotérisme. La lumière est prédominante dans leurs tableaux, préfigurant la lumière spirituelle. Ils sont subjugués par la personnalité et l'œuvre de Gauguin  : on retrouve aujourd'hui au musée Maurice Denis (Le Prieuré) des sculptures en bois du dieu Oviris des îles Marquises.


En réaction contre l’impressionnisme, les Nabis se caractérisent par l'utilisation de grands aplats de couleurs « sorties du tube », sans mélange. On trouve également dans leur peinture un attrait pour le symbolisme et des influences de l'école de Pont-Aven. Les Nabis se sont intéressés, comme les artistes et musiciens de leur époque, Satie, Debussy, à l'Orientalisme, aux textes de la sagesse orientale et aux ouvrages ésotériques. En tant qu'artistes, ils entendent également redonner ses lettres de noblesse à l'artisanat.

Ne se limitant pas strictement à la peinture, ils s'intéressent à toutes les formes de décoration : tapisseries, vitraux, tissus et papiers peints, décors de théâtre, illustrations de livres, affiches.


Les Nabis ont ensuite influencé d'autres artistes comme Jean Deyrolle.

Au tournant du siècle, les Nabis font la transition et annoncent, ou préfigurent, les recherches contemporaines de l'Art nouveau.



Paul SERUSIER (1864-1927)


Paul Sérusier est un peintre français post-impressionniste, associé au mouvement des Nabis.


Il est influencé par Gauguin. – travail en aplat – cloisonnisme (Un peu comme un vitrail)



Paul Sérusier, Le Talisman, 1888. Huile sur bois. 27 x 21.5 cm. Musée d'Orsay, Paris, France



Ève Bretonne ou Mélancolie, 1914



Maurice DENIS (1870-1943)


Autoportrait



Maurice Denis, est un peintre, graveur, théoricien et historien de l'art français.

Art du XXème siècle - Le Printemps - Scène extérieure - vers 1897




Pierre BONNARD (1867-1947)


Pierre Bonnard est un peintre, illustrateur et lithographe français.


Pierre Bonnard - Le Cannet -1946 - Photo de Gisèle Freund*




*(Gisèle Freund, née à Berlin-Schöneberg le 19 décembre 1908 et morte à Paris le 30 mars 2000, est une sociologue et photographe portraitiste française d'origine allemande. Elle est l'une des premières à faire des portraits en couleurs dès 1938)



Très tôt Bonnard montre un intérêt pour les lettres, le latin, le grec et la philosophie ainsi que pour le dessin et la couleur. En 1885, après avoir obtenu son baccalauréat, il entre en faculté de droit, selon les désirs de son père. Il obtient sa licence en 1888. Il va alors suivre les cours de l'Académie Julian et est admis à l'Ecole des Beaux-Arts, où il rencontre Vuillard, de qui il se rapproche. Il découvre la peinture de Gauguin, Van Gogh, Degas, Monet, Cézanne...


Pierre Bonnard adhère au groupe artistique des Nabis (Édouard Vuillard, Maurice Denis, Félix Vallotton), et est fortement influencé par les idées de Paul Gauguin.

Il est tout particulièrement très marqué par la vogue du japonisme, dernière tendance, et la conception différente de la perspective et de l'espace que l'on retrouve dans le kakemono (peinture japonaise, étroite et haute, pouvant se rouler autour d'un bâton),


Pierre Bonnard acquière alors le surnom de "Nabi japonard".

Ce mouvement avait également pour caractéristiques l'exaltation de la couleur, la simplification de la forme et la sublimation du quotidien, auquel les Nabis confèrent un caractère atemporel.


En novembre 1889, Bonnard prête serment d'avocat. Dans l'année 1890 il se rend tous les jours au Parquet. Il y dessine les hommes de loi. Cette année là il doit effectuer une période militaire, il est soldat de 2e classe au 52e régiment d'Infanterie à Bourgouin. De là naîtra sa toile L'Exercice, dans laquelle il manie des tons purs.

L'exercice - 1890



Autoportrait pendant sa toilette



Le Cannet, la route rose – 1935 - Kuntsmuseum de Winterthour


Edouard VUILLARD (1868-1940)

Édouard Vuillard est un peintre français, membre du mouvement nabi.

Vuillard est né à Cuiseaux, en Saône-et-Loire, et fut élévé à Paris dans une famille modeste. Il côtoya au Lycée Condorcet, le musicien Pierre Hermant, l'écrivain Pierre Véber et le peintre Maurice Denis. En 1885, il quitta le lycée et rejoint Ker-Xavier Roussel, son plus proche ami, au studio du peintre Diogène Maillart (1840-1926).

Ils y reçurent les rudiments de l'enseignement artistique.


Vuillard commença alors à fréquenter le Louvre et se décida vite à suivre une carrière artistique, cassant ainsi avec la tradition familiale qui le destinait à l'armée.

Au mois de Mars 1886, Vuillard entra à l'Académie Julian, avec pour professeur Tony Robert-Fleury. En juin 1887, pour sa troisième tentative, il fut admis à l'Académie des Beaux-Arts. L'année suivante, pendant six semaines, Jean-Léon Gérôme devint son professeur. Pendant ses études, Vuillard développa un goût pour les natures mortes réalistes et les intérieurs domestiques.

Les artistes allemands du XVIIe siècle l'intéressaient particulièrement. Plus tard, Vuillard peindra aussi de grands panneaux décoratifs représentant des paysages.


En 1889, Maurice Denis le convainquit de se joindre au petit groupe auto-proclamé "confrérie des Nabis".


Autoportrait d'Édouard Vuillard en 1889



Feuillage - Chêne et vendeur de fruits – 1918



Matin dans le jardin à Vaucresson – Moma N-Y



Félix VALLOTTON (1865-1925)

Autoportrait à l'âge de vingt ans


Félix Vallotton, est un peintre et graveur sur bois suisse.

À l'âge de 17 ans, il apprend la peinture au sein de l'Académie Julian, où de nombreux artistes post-Impressionnistes, ainsi que Les Nabis, y font leurs études.

En moins de 10 ans, le jeune Suisse parvient à se faire un nom auprès de l'avant-garde parisienne et sa renommée devient internationale grâce à ses gravures sur bois et des illustrations en noir/blanc qui font sensation.


Dès 1899, il se consacre essentiellement à la peinture. Il expose régulièrement à Paris notamment en janvier 1910, et c'est Octave Mirbeau, (écrivain, critique d'art et journaliste français apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques),. qui rédige la préface du catalogue, il expose également en Suisse et encore dans d'autres pays aux expositions réputées à caractère international.


Vallotton était un travailleur dévoué, il cherchait sans cesse de nouvelles formes d'expression. Touché par l'horreur de la Première Guerre mondiale, il trouva dans le conflit une source d'inspiration qui le poussa vers l'art abstrait. Le succès revint dès la fin de la guerre mais il mourut quelques années après, le 29 décembre 1925.


Nature morte aux pommes – 1919



Le Champ fleuri – 1912



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